disparue en septembre 2014
En septembre 2014 s’est éteinte Noëlle Démeusy ancien professeur de Biologie Animale de l’université de Caen.
Elle fut étudiante à l’université de Nancy ; puis elle débuta son travail de recherche à l’Institut de Biologie de Nancy dirigé par le professeur Veillet. C’est sous la direction de celui-ci qu’elle fit sa première publication scientifique (1951). Elle intégra le Centre National de la Recherche Scientifique pour y préparer une thèse de doctorat d’État de Biologie animale toujours sous la direction de Monsieur Veillet. Après de nombreuses années de recherche consacrées à la systématique, la Biologie animale s’orientait alors vers l’étude de la physiologie de ceux que l’on appelait les « invertébrés ». Les travaux de N. Démeusy sur l’implantation d’organes chez les crustacés (1955), sur la mue de puberté du crabe Carcinus maenas (1958) illustrent l’orientation de ses recherches.
Noëlle Démeusy fut un des membres d’un groupe de scientifiques français : « École française de carcinologie », à l’origine de découvertes essentielles sur la physiologie des crustacés. Après l’obtention de sa thèse, elle partit aux États-Unis pour travailler sous la direction du professeur D. E. Bliss dont les travaux sont bien répertoriés dans la bibliographie sur l’étude de la biologie et la physiologie des crustacés. (Biological laboratories, Harvard University, Cambridge, Massachusetts).
Il était naturel que de retour en France après avoir publié ses travaux, elle se rapprochât du milieu marin. Ceci fut réalisé grâce à sa nomination à la Faculté des Sciences de Caen avec un laboratoire maritime à Luc-sur-Mer.
Le professeur Bocquet, titulaire de la chaire de zoologie l’accueillit et lui confia une partie des cours de la « nouvelle licence de Sciences naturelles » composée de six certificats dont celui de zoologie. Les étudiants titulaires du SPCN firent ainsi la connaissance d’une enseignante rigoureuse et précise, peu soucieuse de faire « des effets pédagogiques » auxquels il est facile de s’adonner dans la position de professeur à l’université.
Sa droiture naturelle lui fit retenir une collaboratrice compétente et diriger le travail de quelques élèves préférant ses qualités à une direction plus brillante mais versatile.
Article rédigé par François Bazin, maître de conférences de l’université, en retraite.