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Hommage à Jean Guglielmi

disparu le 10 janvier 2022

Nous avons le regret de vous annoncer le décès de Jean Guglielmi, professeur en Sciences de l’éducation, le 2 janvier 2022.

Jean Guglielmi est né le 29 septembre 1933 à Mostaganem, en Algérie. Il fait l’essentiel de ses études secondaires et universitaires à Alger. Il obtient son baccalauréat en 1953, intègre ensuite l’École normale d’instituteurs d’Alger et obtient le Certificat d’aptitude pédagogique (le CAP), en 1954.

Tout en menant ses fonctions d’instituteur, d’abord à Alger, puis dans le Calvados, il reprend des études de psychologie à la Faculté des lettres et sciences humaines d’Alger et à l’Institut de psychologie de Paris, et obtient la licence de psychologie en 1962. Il rejoint ensuite la Faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Caen où il prépare, d’abord un diplôme d’études supérieures de philosophie, puis un doctorat de 3e cycle en pédagogie, puis un doctorat ès lettres en 1978.

Après avoir été instituteur et mené de front ses études universitaires, Jean a gravi tous les échelons de la carrière universitaire, essentiellement à l’université de Caen et au rectorat de Caen : assistant de psychologie, à partir de 1964, puis maître-assistant en psychopédagogie en 1970, puis maître de conférences et professeur en Sciences de l’éducation à compter de 1979.

Jean est mis en délégation auprès du rectorat de Caen à compter de 1982, où il occupe plusieurs postes, notamment chef de la Mission académique des personnels de l’Éducation nationale, de 1982 à 1987, coordinateur de la formation des personnels de l’Éducation nationale de 1987 à 1992, puis chef de projet IUFM, et premier directeur de l’IUFM de Caen en 1991.

En parallèle de ces différentes responsabilités, Jean déploie une activité scientifique intense : en témoignent 28 thèses soutenues entre 1985 et 2004, de nombreux articles, ouvrages, organisations de congrès, des stages à l’étranger, direction du Laboratoire de psychopédagogie de l’université de Caen, et nombreuses prises de responsabilités dans les instances scientifiques.

Jean avait par ailleurs joué un rôle majeur dans la création et l’animation de l’université du 3e âge, devenue université inter-âges. Il était très investi dans l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen, ainsi que dans le comité de la Légion d’honneur de Caen. Il était commandeur dans l’ordre des Palmes académiques et chevalier de la Légion d’honneur.

Vous l’avez compris, Jean était un travailleur infatigable. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises au cours de nos carrières universitaires, et nous échangions davantage depuis plusieurs années dans les instances que j’ai précédemment citées. Nous avions encore échangé avant les vacances de Noël et plusieurs projets étaient sur le feu : un ouvrage sur les savants normands, des sciences humaines et sociales aux neurosciences en passant par la pédagogie et les sciences de l’éducation, un projet de colloque dans le cadre de l’Académie. Tout cela semblait naturel. Ce travail n’était pas vraiment du travail, mais plutôt une façon d’être, le tout avec beaucoup de gentillesse, de chaleur et une hauteur de vue et une grande érudition, le bien commun avant toute chose. Une bonne et belle personne qui laisse une œuvre scientifique conséquente au service du bien public et des institutions, tout particulièrement dans la transmission du savoir.

Aujourd’hui, nous pensons à Michèle, à ses enfants, à sa famille et à ses proches.
À titre personnel, je perds un vieil ami, qui venait me rendre visite régulièrement au laboratoire, toujours avec un nouveau projet en tête. Il aimait discuter avec les chercheurs, avec les étudiants, les doctorants, avec bonne humeur et enthousiasme, pour donner un avis pertinent et constructif : un vrai chercheur.

Article rédigé par Francis Eustache.

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